vendredi 30 décembre 2011

15. Hamlet

Bonjour,

Je vais vous présenter une de mes pièces favorites : Hamlet de Shakespeare.


Hamlet est la pièce de l'homme qui ne savait pas prendre une décision.

Son père décède, assassiné par du poison et il hante le château demandant à son fils de le venger....

Hamlet ne sachant prendre une décision, se fait passer pour fou....


Je vais vous montrer ma scène préférée. (et non pas le monologue)


Polonius (chambellan) s'interroge sur la folie d'Hamlet.


POLONIUS. - Eloignez-vous, je vous en conjure, éloignez-vous tous deux ; je veux l'aborder sur-le-champ. Oh ! laissez-moi faire. (Sortent le Roi, la Reine et leur suite.) Comment va mon bon seigneur Hamlet ?.


HAMLET. - Bien, Dieu merci !


POLONIUS. - Me reconnaissez-vous, monseigneur ?.


HAMLET. - Parfaitement, parfaitement : vous êtes un maquerau.


POLONIUS. - Non, monseigneur.


HAMLET. - Alors, je voudrais que vous fussiez honnête comme un de ces gens-là.


POLONIUS. - Honnête, monseigneur ?.


HAMLET. - Oui, monsieur. Pour trouver un honnête homme, au train dont va le monde, il faut choisir entre dix mille.


POLONIUS. - C'est bien vrai, monseigneur.


HAMLET. - Le soleil, tout dieu qu'il est, fait produire des vers à un chien mort, en baisant sa charogne. Avez-vous une fille ?

POLONIUS. - Oui, monseigneur.


HAMLET. - Ne la laissez pas se promener au soleil : la conception est une bénédiction du ciel ; mais, comme votre fille peut concevoir, ami, prenez garde.


POLONIUS. - Que voulez-vous dire par là ?. (A part. ) Toujours à rabâcher de ma fille !... Cependant il ne m'a pas reconnu d'abord : il m'a dit que j'étais un maquerau. Il n'y est plus ! il n'y est plus ! Et, de fait, dans ma jeunesse, l'amour m'a réduit à une extrémité bien voisine de celle-ci. Parlons-lui encore. (Haut.) Que lisez-vous là, monseigneur ?.


HAMLET. - Des mots, des mots, des mots !


POLONIUS. - De quoi est-il question, monseigneur ?


HAMLET. - Entre qui ?.


POLONIUS. - Je demande de quoi il est question dans ce que vous lisez, monseigneur !


HAMLET. - De calomnies, monsieur ! Ce coquin de satiriste dit que les vieux hommes ont la barbe grise et la figure ridée, que leurs yeux jettent un ambre épais comme la gomme du prunier, qu'ils ont une abondante disette d'esprit, ainsi que des jarrets très faibles.

Toutes choses, monsieur, que je crois de toute ma puissance et de tout mon pouvoir, mais que je regarde comme inconvenant d'imprimer ainsi : car vous-même, monsieur, vous auriez le même âge que moi, si, comme une écrevisse, vous pouviez marcher à reculons.


POLONIUS, à part. - Quoique ce soit de la folie, il y a pourtant là de la suite. (Haut.) Irez-vous changer d'air, monseigneur ?.


HAMLET. - Où cela ?. Dans mon tombeau ?.


POLONIUS. - Ce serait, en réalité, changer d'air... (A part.) Comme ses répliques sont parfois grosses de sens ! Heureuses reparties qu'a souvent la folie, et que la raison et le bon sens ne trouveraient pas avec autant d'à-propos. Je vais le quitter et combiner tout de suite les moyens d'une rencontre entre lui et ma fille. (Haut.) Mon honorable seigneur, je vais très humblement prendre congé de vous.


HAMLET. - Vous ne sauriez, monsieur, rien prendre dont je fasse plus volontiers l'abandon, excepté ma vie, excepté ma vie.


POLONIUS. - Adieu, monseigneur !


HAMLET, à part. - Sont-ils fastidieux, ces vieux fous !


C'est une pièce fabuleuse. La psychologie est omniprésente. c'est tout simplement passionnant.


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